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« Sauver la terre, c’est possible, même en temps de Covid » par Lucie Bidault

Décembre 2020 – Série N°3

Au sommaire de cette nouvelle série d’articles proposée par les membres du Cercle Suisse des Administratrices : RSE, gestion des conflits, technophilie, fabrique urbaine, finance, diversité des compétences et créativité. Une diversité de thèmes qui reflète celle des motivations actuelles de nos entreprises, prises en étau mais également dynamisées par la continuité de leurs activités post-covid, les enjeux environnementaux et la pression technologique.

Aujourd’hui, Lucie Bidault nous propose « Sauver la terre, c’est possible, même en temps de Covid ».

Retrouvez tous les articles de l’actuelle série, et des précédentes, sur www.csda.ch. Ces articles ne reflètent pas forcément la position du Cercle Suisse des Administratrices et n’engagent que leur auteure.

#sustainability #environment #pollution #plastics #reuse #lifecycle #knowledge #gouvernance #control #actions #calltoaction

Lucie Bidault

Sauver la terre, c’est possible, même en temps de Covid

De nos petits gestes individuels jusqu’aux décisions prises par les collectifs, continuer sur cette longue et laborieuse voie est-il possible alors même que nos préoccupations ont changé en ces temps de Covid ?

Dans mon précédent article intitulé « L’impact de l’électrochoc Covid-19 sur les personnes, les entreprises et sur l’environnement. Comment un agent infectieux de taille nanoscopique a pu permettre une vraie prise de conscience et des réajustements dans de nombreux domaines », je partageais avec vous ma réflexion sur les effets de la crise Covid19 face aux enjeux économiques, sociétaux, environnementaux. Avec ce 2ème volet, je reviens sur la thématique environnementale, car après tout, malgré la crise sanitaire et économique, comment faire pour que chaque petit geste compte pour sauver notre planète ?

Chaque été subit son lot de journées de canicule. Nous lisons, entendons, discutons que le changement du climat est là. D’un côté, la Californie, l’Amazonie, l’Australie brûlent, et nous regardons ces images de catastrophes et de désolations, presque avec habitude. De l’autre, le globe subit la fonte des glaces. Mais après tout que faisons-nous concrètement ?

Le cabinet parisien, Carbone 4, spécialisé dans la stratégie bas-carbone et l’adaptation au changement climatique, dans une de ses nombreuses études, « Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et des états face à l’urgence climatique », (voir schéma), liste de nombreuses actions, au niveau de l’individu versus au niveau collectif. Pour certains, il s’agit de méthodes, d’habitudes rapides et/ou faciles à mettre en place, pour d’autres il s’agit d’actions nécessitant de nombreuses séances de conseils d’administration voire l’intervention des Etats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les entreprises innovent pour l’environnement

Pour revenir à mon univers professionnel, l’entreprise Nutraceuticals Group Europe, pour laquelle je travaille, est très orientée sur le développement durable, l’éthique en général avec une réelle exigence par exemple sur l’absence de tests effectués sur les animaux.  Elle s’active d’ailleurs d’arrachepied pour calculer et donc diminuer au maximum l’impact carbone de nos gestes et choix professionnels, au niveau par exemple des packagings, ou du type de transport de nos marchandises.

On voit aussi qu’aux quatre coins de la planète, start-ups, PME ou sociétés cotées, s’y mettent par choix ou par raison, en utilisant le levier de l’innovation. Pour faire un focus sur mes deux domaines de cœur, la beauté et la mode, je citerais en exemple un nouveau mouvement : l’up-cycling. Il s’agit de la réutilisation créative qui permet d’utiliser des éléments qui auraient pu être détruits. Une belle marque cosmétique, ensème, qui vient de naître, a été créée sur ce principe. Elle valorise entre autres des résidus du secteur de l’agroalimentaire, comme des noyaux de pruneau et de la mélasse du sucre. Ses produits sont aussi Bio et Zéro déchet. En effet, comme le disent ses fondateurs, «il n’y a pas de petits gestes quand on est 7 milliards à les faire. »

ensème, Shampoings, après-shampoing et nettoyant corps solides, Bio

Dans le domaine de la mode, des marques comme Tommy Hilfiger ou même certaines plus récentes comme Balzac Paris se sont aussi positionnées dans ce mouvement d’up-cycling. Balzac vient de concevoir des vêtements produits à partir de la valorisation de la peau de pommes : la peau est récupérée, séchée puis transformée en poudre, ajoutée ensuite à du polyuréthane et enduite sur une base de coton et de polyester.

Au niveau des individus ?

Le mieux vivre en respectant notre planète peut s’illustrer par des comportements ou modes de vie vertueux qu’on observe de plus en plus chez nos contemporains. Mieux consommer ou Mieux utiliser ou Mieux produire : sans excès, acheter les marques « designed in » ou « made in » en Suisse ou pays limitrophes (Italie, Allemagne, France…) qui nous tiennent à cœur, utilisant un circuit court de distribution, des fibres recyclées, à l’empreinte carbone moins élevée.

Récemment, je regardais un formidable reportage qui casse les fausses idées sur la fabrication des sacs en plastique (source : BBC World, Science & Environment, 16 Oct 2019) « Plastic pollution : how plastic bags could help save the planet ». J’ai été totalement abasourdie par les comparaisons faites avec le sac en coton ou en papier. Par ce que, paradoxalement, ce n’est pas le sac plastique qui a le plus d’impact sur l’environnement ou la planète, si ce dernier n’est évidemment pas jeté directement dans la nature.

https://www.bbc.com/news/av/science-environment-50043369

Nous arrivons à un carrefour où, bien sûr,  les gestes qu’on dit « responsables » peuvent se résumer en une liste de verbes d’action. Alors aujourd’hui arrêtons de réfléchir et agissons !

Prenons l’exemple de notre comportement face à une bouteille plastique, nous savons aujourd’hui que nous avons le choix, en pleine conscience, entre :

Refuser (éviter de l’acheter, de l’utiliser), Réduire (sa quantité d’utilisation), Réutiliser, Recycler (et/ ou y amener de la valeur-ajoutée), Récupérer (seconde main), et enfin Jeter (incinérer).

Nous devons tous nous y mettre, car sinon nos efforts ne seront qu’une goutte d’eau. Nous sommes de plus en plus sensibilisés, oui. Mais le changement n’est jamais simple, les bonnes habitudes sont longues et parfois difficiles à mettre en place. Mais s’ils sont accompagnés d’une amélioration dans la façon de travailler, de produire, d’utiliser, de consommer, et donc de vivre, je dis oui tout de suite. Malgré tout ce que disent les experts, communicants, politiques à l’aise dans la critique inutile et les râlements démotivants, serrons-nous les coudes et agissons. Et vous ? Qu’avez-vous déjà changé dans votre quotidien ?

Plus d’infos sur :

https://nutraceuticalsgroup.com/uk/
https://nutraceuticalsgroup.com/fr/welcome-pcc
https://fr.ulule.com/enseme/
https://www.youtube.com/watch?v=HIeELztQwOs

 

© Lucie Bidault

Lucie Bidault est Ingénieure-Chimiste, diplômée de CPE Lyon, avec une expérience internationale de plus de 20 ans dans l’industrie cosmétique. Experte en management de transition, gestion de crise, transferts de capitaux, elle a siégé en tant que présidente de conseils d’administration de PME.
La société Nutraceuticals Group Europe lui a confié depuis quelques mois la création de sa division Personal Care & Cosmetics, pour toute la zone EU/CH.
Gaie, dynamique, rigoureuse et entrepreneuse, Lucie aime relever des défis.
Membre EPFL Innovation park / Board Matching Switzerland, Membre active de la Société Suisse des Chimistes et Cosméticiens SWISS SCC depuis 8 ans, Lucie est membre du Cercle Suisse des Administratrices depuis 2018.