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Nicole Surchat Vial: “Transition écologique, agissons maintenant !”

By 20/12/2021décembre 21st, 2021No Comments

Décembre 2021 – Série n°5

Une nouvelle série d’articles proposée par les membres du Cercle Suisse des Administratrices. Retrouvez tous les articles de cette série, et des précédentes, sur www.csda.ch. Ces articles ne reflètent pas forcément la position du Cercle Suisse des Administratrices et n’engagent que leur auteure.

Aujourd’hui, Nicole Surchat Vial vous propose “Transition écologique, agissons maintenant !”

 

©wikimedia commons, photo de Matt Brown: Graffity in London probably made by Banksy, 21.12.2009

Réchauffement une dérision ?

Les pieds dans l’eau et on hésite encore à agir ! Dans tous les domaines, en particulier ceux de l’immobilier, nombreuses sont les sollicitations pour trouver des solutions durables face aux mutations découlant du changement climatique, de l’explosion démographique ou du vieillissement de la société. Ces évolutions incontournables nécessitent de s’y préparer aussitôt que possible, pas en 2050, maintenant !

Les enjeux sont de taille. Les étés caniculaires et les pluies diluviennes rappellent la nécessité et l’urgence de mesures techniques, mais également conceptuelles dans l’édification des quartiers et des bâtiments. Les rejets de CO2 doivent être drastiquement réduits. Notre mobilité, la connexion entre nos lieux de vie doivent être repensées. Reste à distinguer les mesures concrètes, des  phénomènes de mode.

Le rôle des conseils d’administration est déterminant dans les impulsions stratégiques. L’exemple de la société GEFISWISS SA SA, active dans l’immobilier durable est intéressant de ce point de vue. Son activité principale consiste en l’identification, l’analyse d’opportunités de projets immobiliers, le pilotage de leur réalisation et leur exploitation, ainsi que les aspects énergétiques du projet.

nicole surchat vial: Dans les années à venir, de gigantesques problèmes d’énergie surgiront, les besoins traditionnels de chauffage, mais aussi de rafraîchissement face aux étés caniculaires. La récente actualité sur des risques de black-out a également mis en lumière une réalité encore ignorée.Ni chaud, ni froid !

Dans les années à venir, de gigantesques problèmes d’énergie surgiront, les besoins traditionnels de chauffage, mais aussi de rafraîchissement face aux étés caniculaires. La récente actualité sur des risques de black-out a également mis en lumière une réalité encore ignorée.

Produire de la chaleur, de l’électricité et du rafraîchissement à partir d’énergie 100% renouvelable, sans microparticules, à un coût économique et concurrentiel : c’est l’objectif ambitieux de GEFISWISS SA constructeurs de logements décarbonnés et son partenaire STEEN Sustainable Energy avec son concept d’anergie, énergie locale, décentralisée et renouvelable.

L’anergie est la récupération et la mutualisation des énergies dites « perdues » (rejets thermiques, énergie solaire, eau de refroidissement, buées, vapeurs). La distribution se fait au travers d’un réseau basse température et permet la production de chaud et de froid. L’installation est capable de capter l’énergie du soleil, du sol pour amener de la chaleur chez les consommateurs.

À Zinal, au sein d’un projet livré par GEFISWISS  SA cet automne 2021, la chaleur des frigos de la Migros, du rez-de-chaussée, est valorisée afin de chauffer les 72 appartements ainsi que les autres commerces.

Du bois de nos bois

La réduction de la consommation d’énergie est un aspect désormais connu. Reste le poids de l’énergie grise dans le bilan global. Et c’est sur cet aspect que se portent désormais les investigations. Jugés à l’aune de leur bilan carbone, les matériaux se font la guerre, qui sera le plus énergétiquement vertueux ? « Une chose tout de même semble faire consensus : dans une économie mondialisée où des matériaux de construction peuvent faire plusieurs milliers de kilomètres entre leur lieu d’extraction, celui de leur transformation et leur destination finale, l’emploi de matériaux locaux, peu transformés, permettrait de réduire l’empreinte carbone des bâtiments. » (Stéphanie Sonnette, Tracés, 5 mars 2020). Et nous avons du bois dans nos bois !

Les matériaux biosourcés (bois, paille, chanvre, liège, lin, etc.) stockent le carbone. Le bois participe significativement à la transition écologique lorsqu’il est transformé dans un réseau de proximité, notamment par la réduction des distances de transport. Première étape de la transformation du bois, le sciage, constitue en Suisse le maillon le plus fragile de la chaîne. Plus de vingt scieries ont disparu chaque année durant ces trois dernières décennies dans notre pays. Le volume global de débitage a diminué au détriment notamment du bois d’énergie. GEFISWISS SA analyse l’opportunité de construire en bois/béton. Le bois local possède une faible empreinte carbone et les bâtiments deviendraient des puits de carbone.

RSE

Une révolution démographique est annoncée. En Suisse on compte plus de 1,5 million d’habitants de plus de 65 ans actuellement. L’Office fédéral de la statistique projette pour  2045 une Suisse à 3 millions de seniors. Il s’agira donc de loger nos aînés  dans des conditions adaptées.

GEFISWISS SA relève également ce défi. Il élabore des programmes de logements intergénérationnels, comprenant un minimum de 20% de logements seniors. On y trouve des appartements aux accès aisés pour une mobilité réduite, des systèmes de détection en cas de chutes, ou des accès à une conciergerie dédiée. Mais également des programmes mixtes à l’échelle de l’immeuble voire du quartier. Des services, comme Pro Senectute, ou un CMS (centre médico-social), des professionnels de la santé, sont installés dans les rez-de-chaussée. Cette mixité à une échelle élargie est un véritable atout. A Estavayer, aux Portes du Lac une épicerie avec des produits locaux, des commerces et des services tels que coiffeur, médecin, dentiste, garderie, un parcours didactique, un parc public, une place de village, un réseau de mobilité douce connecté aux abords, s’articulent harmonieusement avec les 640 logements en cours de construction.

Un développement économique durable

Des sociétés qui s’investissent dès l’élaboration du plan de quartier représentent un atout fort pour une performance durable. Le rendement est optimisé car la plupart des opérations portent sur des bâtiments livrés au coût de construction, un avantage face à un objet acquis à la valeur vénale. Mais cela nécessite une responsabilité bien en amont du processus.

Les prochains défis sont de taille pour les conseils et les entreprises. On pense au frein à  l’étalement urbain pour agir en faveur de la biodiversité et réduire la consommation d’énergie liée aux déplacements. Mais aussi et surtout à la rénovation de millions de logements en imposant l’isolation thermique des bâtiments et l’adaptation des modes de chauffage comme évoqué dans le cas de Zinal ci-dessus. Agissons maintenant !

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(c) Dr. Nicole Surchat Vial, architecte-urbaniste

Nicole Surchat Vial est architecte-urbaniste, diplômée de l’EPFL, puis de l’UNIGE pour son doctorat sur la ville durable. Architecte indépendante, responsable du service d’urbanisme de Rolle, puis DG du service du développement territorial du canton de Vaud, Directrice à l’office d’urbanisme du canton de Genève, puis Architecte de la ville de Fribourg, elle enseigne actuellement à la HEIA de Fribourg et poursuit son activité en free-lance. Membre de plusieurs comités et conseil d’administration, elle a rejoint le CSDA  en 2017.