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“Diversité ou diversité des compétences au sein du Conseil ?” par Dominique Faesch

Au sommaire de cette nouvelle série d’articles proposée par les membres du Cercle Suisse des Administratrices : RSE, gestion des conflits, technophilie, fabrique urbaine, finance, diversité des compétences et créativité. Une diversité de thèmes qui reflète la diversité des motivations actuelles de nos entreprises, prises en étau mais également dynamisées par la continuité de leurs activités post-covid, les enjeux environnementaux et la pression technologique.

Aujourd’hui, Dominique Faesch nous propose « Diversité ou diversité des compétences au sein du Conseil ? ».

Retrouvez tous les articles de l’actuelle série, et des précédentes, sur www.csda.ch. Ces articles ne reflètent pas forcément la position du Cercle Suisse des Administratrices et n’engagent que leur auteure.

dominique FaeschDiversité ou diversité des compétences au sein du Conseil ?

Parmi les compétences d’actualité, celle de réunir les aptitudes d’une communauté pour co-créer est valorisante, et la mise sur pied du Comité de rédaction du Cercle Suisse des Administratrices en est un témoignage manifeste. Le partage d’enseignements professionnels d’excellent niveau, accessibles en ligne, qui en découle est d’ores et déjà gage de diversité performante. Merci à Nathalie Feingold pour entretenir son idée astucieuse, à Catherine Pawlotsky et à Samira Marquis pour animer cette cellule agile.

Aujourd’hui nombreux sont les conseils d’administration et de fondation, en recherche de nouveaux membres, qui affichent le souhait d’intégrer une certaine diversité dans leur collège. Mais de quelle diversité parle t-on ?

Au risque de choquer certain-es, j’affirme que la question du genre n’est pas principale dans la recherche de la diversité. Par contre celle de l’éventail de compétences utiles et complémentaires, actuellement présentes ou manquantes à un conseil, est essentielle.  Et là je n’ai pas de crainte quant au fait qu’aujourd’hui de nombreuses femmes, dotées des talents pointus et recherchés, sont disponibles, prêtes à collaborer à l’évolution des entreprises pour lesquelles elles s’engagent.

Pour l’organe recruteur de futurs administrateurs, l’important est d’analyser les compétences individuelles, et celles complémentaires du Conseil (voir : Roland Müller, Marie-Noëlle Zen-Ruffinen, Jérôme Monnier, Guide pratique du conseil d’administration, Genève/Zurich 2019, Schulthess Éditions Romandes). Les grilles d’évaluation spécifiques au CA existent, adaptables au secteur, à la taille de l’entreprise, à ses besoins à un moment « t » de son cycle de vie et du processus stratégique que le CA devra provoquer ou valider.

Par ailleurs, une compétence-clé d’un-e administrateur-trice devra être adossée à d’autres compétences de base, pour être utile au collège : par exemple si, dans son parcours professionnel, le fait d’avoir géré un projet digital (son évolution stratégique, les prestataires du secteur, la coordination interne, la gestion des budget et cyber risques…) fait partie des compétences-clés souhaitées par le Conseil, cette compétence devra être appuyée par un administrateur-trice convaincant (autre compétence). Et pour être utiles, ces compétences devront être reconnues comme fiables par un Conseil, dont les compétences collégiales seront, entre autres, l’intégrité et le courage.  Dès lors que les décisions sont prises à la majorité ou à l’unanimité, l’aptitude des autres membres à soutenir de nouvelles idées de manière constructive fait également partie des compétences-clés requises pour le bon fonctionnement du Conseil.

Le CA ne peut donc être résumé à un groupe d’individus au bénéfice d’une carrière notoire, mais doit compter sur un ensemble de professionnels aux compétences et aux parcours professionnels diversifiés, travaillant en synergie autant à la vision à long terme de l’entreprise qu’à la vérification de ses conformités.

D’ailleurs le jeton de présence n’a plus sa place dans le jargon des bonnes pratiques de gouvernance, dès lors que les compétences et leur diversité sont à rémunérer pour la valeur ajoutée qu’elles apportent au projet d’entreprise.

(c) Dominique Faesch, présidente du Cercle Suisse des Administratrices